Je suis – alexandru amarfei


je suis celui qui pense à toi
et la pensée s’achève, et je suis moi, toujours
j’te sens et les sens n’arrivent pas de te toucher
ni te comprendre – je lache et je suis moi, encore
la volonté elle-même s’épuise et, sans vouloir, je suis
tu restes au fond du cœur et j’arrive pas
de t’en sortir : ma fondation nourrit la tienne
j’arrache le cœur d’autour de toi et lui
me dit : pourtant, tu es ; de ce rejet
je suis perdu moi-même

je me suis dit : je vais mourir, peut-être
que la douleur de ton absence s’effacera
j’ai vu la mort, qui souriait – son voile
était un peu défait, autant que j’ai pu voir
dans l’infini du temps qui aiguisait sa scie
qu’il garde, de toi pour moi, une seule rayure :
elle restera jusqu’à la fin du temps…

donc, j’ai compris : je t’aime comme le printemps
tous les saisons sont répétables, mais le printemps – jamais

Dr Alexandru Theodor Amarfei