élégie. manque de confession – dr alexandru theodor amarfei


élégie – manque de confession

nuée des lettres, écailles au couchant

font déjà murmurer les mots des oublis

douces, sillonnées par l’amertume des mémoires

vêpres désorientés, large d’océan

déchaussées des bords, vagues en marche rebelle

se faisant échapper aux entraves des vents

***

il n’y a pas de place, pas de continent

pour la servitude sans aucun sursis

exceptant les grands navires sans histoire

oubli : mur d’église ; mémoire : voile d’élan

rechaussées aux cieux, les os à trame grêle

montent sommets calcaires comme rangées des dents

***

sommet calcaires montent comme rangées des dents

ils font ronger déjà les mots des oublis

il n’y a pas de place, pas de continent

pour adoucir les traces amers des mémoires

pour la servitude sans aucun sursis

vêpres sans soleil, au large de l’océan

font s’écouler les navires des histoires

déchaussées des bords, les vagues en marche rebelle

quittent les murs d’église, montent les voiles d’élan

rechaussés par les cieux, les os à trame grêle

rythment prononciations – entraves pour les vents

***

nuées des écailles luminés au couchant

contemplent mâchoires qui montent les sommets

de l’abîme à la surface de l’océan

contre pics renversés qui font le guet

lettres suaves percent le zénith: rangée d’anges

pour rythmer syllabes d’un couchant fluide

pour convoquer les mots sans l’appui des pages

sans boussole, ni repères pour les lignes droites

en manque de droiture devant des esprits vides

***

les océans d’avant devienent une étroite

goutte qui n’arrive pas de mouiller une écaille

les horizons de la planète précédente

se consomment dans le souffle d’une seule parole…

***

toutes les lignes d’avant font perdre la ligne droite

toutes les pluies perdent d’avantage l’éventail

de leurs arcs en ciel. la promesse mourante

n’arrive plus de joindre aux mots la console…

***

se consomment dans le souffle d’une seule parole

tous les arcs en ciel. la promesse mourante

n’arrive plus à la touche des mots ; la console  

d’horizon neuf à la planète suivante

perd toutes les pluies d’avantage dans l’éventail

gouttes qui n’arrivent de mouiller une écaille

des océans d’avant sort la très étroite

droiture qui sustrait aux lignes la ligne droite

***

il n’y a pas de place, que dans les fluides

bateaux, appelées, sur la terre, des églises

dans le cœur – semences ; aux cieux – grains de vie

il n’y a pas de droiture, que dans les arides

chandeliers gelées, qui anéantissent

les espoirs circulaires, l’enfer sans soucis

***

à qui donner ma seule larme et mon seul mot ?

qui pourra rejoindre les cendres dans la quête ?

Seigneur, il va me trouver, le souffle jumeau

pour apporter traces d’homme à mon âme de bête… ?

***

battez vos ailes, le rythme de l’antarctique écho,

mère-poussière, endormez-vous pendant le vol

pour faire descendre le rêve du blason de feu

dans une larme unique, une fissure du tombeau

du nord au sud, un horizon d’atteinte au sol

pour la flamme pensive sans aucune trace d’enjeu,

pour les grands nuages pensifs et la foudre,

pour les piliers de sel qui doivent se dissoudre… !

***

y’a pas de planète encore, ni de la pluie

et les grands tripodes brulent les orbites de l’ennui… !

y’a pas de fissure dans les ailerons du noir

et les hymnes rappellent lumière sans âge aux soirs… !

Dr. Alexandru Theodor Amarfei

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